Lors du culte dominical du 2 mars 2025, à l’église Celpa Filadelfia de Bukavu, le pasteur Eugène Bujiriri a marqué les esprits en dénonçant publiquement les exactions commises par le M23-AFC, en présence même du leader du groupe rebelle, Bertrand Bisimwa. Un acte de courage qui a fait réagir l’assemblée et la communauté internationale face aux violations des droits humains perpétrées par la rébellion.
Une dénonciation directe des violences du M23-AFC
Dans son homélie, le pasteur Eugène Bujiriri a ouvertement critiqué les violences, vols et pillages perpétrés par les rebelles du M23-AFC. Il a mis en doute la légitimité de leur prétendue mission de libération, soulignant les contradictions entre leurs discours et la réalité sur le terrain.
« Si vous dites être venus pour libérer, pourquoi êtes-vous ceux qui oppriment la population ? Avant votre arrivée, la population ne subissait pas de telles atrocités. »
Devant une assemblée stupéfaite, il a exhorté les rebelles à cesser leurs abus, à restituer les biens volés et à respecter la vie des civils. Il a également lancé un appel à la justice, demandant la libération des prisonniers détenus par le M23.
Un message fort adressé à Bertrand Bisimwa
Le leader du M23-AFC, Bertrand Bisimwa, présent lors du culte, a été directement interpellé par le pasteur. Ce dernier lui a rappelé que Bukavu, placée sous la grâce divine depuis 2003, avait évité un bain de sang non pas grâce à la faiblesse des FARDC, mais par la volonté de Dieu.
Il a insisté sur le fait que les massacres de civils ne sauraient être justifiés et que la population n’accepterait jamais une domination imposée par la terreur. Cette intervention courageuse a été saluée par des applaudissements nourris de la part des fidèles, démontrant que la résistance civile contre l’occupation rebelle reste forte.
Le M23 face à une contestation grandissante
L’intervention du pasteur Eugène Bujiriri intervient dans un contexte de résistance croissante contre l’occupation de Bukavu par le M23-AFC. Malgré la présence des rebelles, les leaders religieux et la société civile continuent de dénoncer les violations des droits humains, rendant difficile l’implantation durable du groupe armé dans la ville.
Les organisations internationales de défense des droits humains alertent également sur la situation dramatique à Bukavu, où les populations subissent des violences, des restrictions de liberté et des pillages systématiques.
Un appel à la justice et à la paix
Par son message fort, le pasteur Bujiriri s’inscrit dans une longue tradition de leaders religieux congolais engagés pour la paix et la justice. Son intervention rappelle que les voix de la vérité ne peuvent être réduites au silence, même sous la menace des armes.
Alors que la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC reste critique, cet acte de bravoure pourrait encourager d’autres figures influentes à s’exprimer contre les exactions et à plaider pour une solution pacifique et durable.