New York, ONU – Lors de la 9863e session du Conseil de sécurité des Nations Unies, tenue ce 19 février 2025, la Ministre d’État en charge des Affaires Étrangères de la République Démocratique du Congo (RDC), Thérèse Kayikwamba Wagner, a lancé un appel pressant à la communauté internationale. Elle a exigé des sanctions immédiates contre le Rwanda, accusé d’avoir violé la souveraineté territoriale congolaise en soutenant l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23).
Une Séance Cruciale Face à l’Aggravation du Conflit
L’intervention de la cheffe de la diplomatie congolaise s’inscrit dans un contexte de tensions extrêmes. Depuis la prise de Goma par les rebelles du M23 le 27 janvier dernier, les hostilités se sont étendues à Bukavu et au Sud-Kivu, forçant des centaines de milliers de civils à fuir vers l’Ituri, le Burundi et l’Ouganda.
« La RDC ne peut plus tolérer cette agression flagrante orchestrée par le Rwanda. Il est temps que le Conseil de sécurité prenne des mesures concrètes, y compris des sanctions économiques et diplomatiques contre Kigali, ainsi que le déploiement d’une mission renforcée de maintien de la paix, » a déclaré Thérèse Kayikwamba Wagner.
Les Conséquences Humanitaires Catastrophiques
L’escalade du conflit a déjà entraîné un exode massif. Selon l’ONU, plus de 3 millions de personnes sont actuellement déplacées, confrontées à une grave crise humanitaire.
« Les femmes et les enfants sont les premières victimes. Nous avons des rapports accablants sur des exactions commises par le M23, y compris des exécutions sommaires, des viols et des pillages systématiques, » a alerté la ministre.
Le Rôle Controversé de la Communauté Internationale
Alors que la situation en RDC dégénère, la réaction internationale reste timide. Bien que les États-Unis et l’Union Européenne aient exprimé leur « inquiétude » et appelé au dialogue, aucune sanction ferme n’a encore été adoptée contre le Rwanda.
Le Royaume-Uni, principal allié de Kigali dans le cadre de son accord migratoire, s’est contenté d’un communiqué appelant à une « cessation immédiate des hostilités ».
Vers une Intervention Militaire Africaine ?
Face à l’inaction de l’ONU, Kinshasa explore d’autres options. D’après plusieurs sources diplomatiques, la RDC aurait sollicité l’appui militaire du Tchad. Une demande a été formulée par le ministre Didier Mazenga lors de sa visite à N’Djamena.
De son côté, le Burundi a déjà retiré une partie de ses troupes du Sud-Kivu, ce qui ouvre un boulevard à l’AFC/M23 pour avancer vers Kalemie, chef-lieu du Tanganyika.
Quelle Suite Pour la RDC ?
La pression monte sur le Conseil de sécurité, qui doit trancher entre sanctions contre le Rwanda et envoi de forces de maintien de la paix. Pendant ce temps, les populations de Goma, Bukavu et Uvira continuent de subir les conséquences tragiques du conflit.
Pour la ministre Thérèse Kayikwamba Wagner, le temps presse : « Si la communauté internationale ne réagit pas maintenant, demain il sera trop tard pour préserver la stabilité de toute la région. »
