L’Afrique du Sud a annoncé son soutien aux résolutions du sommet conjoint de la SADC et de l’EAC, tenu samedi dernier à Dar es Salaam, qui encourage un dialogue direct entre les parties en conflit, y compris avec le M23. Dans cette optique, Pretoria a également déclaré le retrait imminent de ses troupes déployées en RDC dans le cadre de la mission de la SADC (SAMIRDC).
L’Afrique du Sud privilégie la diplomatie pour la paix en RDC
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a réaffirmé la position de son pays en faveur d’une solution diplomatique durable au conflit qui ravage l’est de la République démocratique du Congo.
« En tant qu’Afrique du Sud, nous avons toujours soutenu que la diplomatie était la solution la plus durable à ce conflit. Tout en participant à des missions de maintien de la paix, l’Afrique du Sud prend une part active aux divers efforts diplomatiques visant à mettre fin au conflit dans l’est de la RDC », a-t-il déclaré.
L’Afrique du Sud s’est ainsi engagée dans plusieurs processus de paix visant à stabiliser la région des Grands Lacs, notamment :
- Le cadre de paix, de sécurité et de coopération pour la RDC et la région
- Le processus de paix de Luanda, dirigé par l’Angola
- Le processus de Nairobi, sous l’égide de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), facilité par l’ancien président kényan Uhuru Kenyatta
Un retrait des troupes sud-africaines : quelles conséquences ?
La décision de retirer les troupes sud-africaines déployées dans la mission de la SADC en RDC soulève des questions sur l’avenir de la présence militaire régionale dans l’Est du pays.
Le contingent sud-africain, engagé aux côtés des forces armées congolaises (FARDC) pour lutter contre les groupes armés, représentait une force non négligeable. Son départ pourrait affaiblir encore davantage la position du gouvernement congolais, déjà en difficulté face à l’avancée du M23 et à la prise de Goma par les rebelles.
Vers un dialogue direct avec le M23 ?
L’un des points clés du sommet de Dar es Salaam est l’ouverture d’un dialogue direct avec toutes les parties en conflit, y compris avec le M23. Cette approche, bien que soutenue par l’Afrique du Sud, reste controversée en RDC, où le gouvernement congolais a toujours refusé de négocier avec les rebelles, les qualifiant de « terroristes ».
Avec le désengagement militaire sud-africain, Kinshasa pourrait se retrouver sous pression pour réviser sa position et accepter des pourparlers avec le M23, ce qui représenterait un tournant majeur dans la crise.
L’avenir de la crise reste incertain
Alors que l’Afrique du Sud se retire militairement et mise sur la diplomatie, la situation sécuritaire en RDC reste fragile. L’armée congolaise est affaiblie, Goma est sous contrôle du M23, et la communauté internationale peine à proposer une solution claire.
Le dialogue prôné par la SADC et l’EAC sera-t-il la clé d’une paix durable ou ouvrira-t-il la voie à une légitimation du M23 sur le terrain ? L’avenir du Nord-Kivu et de la stabilité régionale dépendra des prochaines décisions politiques et diplomatiques.