Les récents affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23 à Goma ont entraîné un nouvel exode massif des populations déplacées. Selon un rapport du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), la plupart des sites de déplacés autour de la ville ont été vidés, obligeant des milliers de personnes à fuir de nouveau.
Des sites de déplacés détruits sur l’axe Kanyaruchinya
« La quasi-totalité des sites de déplacés sur l’axe Kanyaruchinya ont été détruits et vidés de leurs occupants. Les installations d’eau, les latrines, ainsi que les structures de santé ont été détruites », indique le rapport de l’OCHA. Les déplacés qui s’étaient réfugiés à Goma commencent à retourner dans leurs localités d’origine, notamment sur l’axe Kibumba-Rutshuru.
Les conséquences des combats sont visibles à Kanyaruchinya, au nord de Goma (territoire de Nyiragongo). Sur place, aucune cabane n’est restée debout : tout a été emporté ou détruit par les explosions d’obus.
Plus de 700 000 personnes de nouveau déplacées
Les partenaires humanitaires estiment qu’à ce jour, plus de 700 000 personnes qui se trouvaient dans des camps de déplacés (IDP) en dehors de Goma ont été déplacées une nouvelle fois. Ces populations sont aujourd’hui dispersées à Goma et dans ses environs, tandis que des milliers d’autres ont fui vers des pays voisins.
Tout comme les habitants de Goma, ces déplacés font face à des conditions de vie extrêmement précaires : « Les besoins de base pour la survie — nourriture, eau potable, soins médicaux, couvertures et protection — sont insuffisants et l’aide humanitaire ne leur parvient toujours pas », souligne l’OCHA.
Des conditions de vie désastreuses et un appel urgent à l’aide
« Les populations déplacées à Goma sont désormais confrontées à des conditions de vie désastreuses qui menacent leur santé, leur sécurité et leur bien-être », alerte un responsable humanitaire.
Face à cette situation critique, le coordonnateur humanitaire des Nations Unies, Bruno Lemarquis, a une nouvelle fois appelé à la mobilisation de la communauté internationale. Il insiste sur la nécessité urgente de réouvrir l’aéroport de Goma, considéré comme un point d’accès crucial pour l’acheminement de l’aide humanitaire.
« La réouverture de l’aéroport de Goma est essentielle pour permettre l’accès humanitaire et sauver des vies », a déclaré Lemarquis, exhortant toutes les parties au conflit à garantir la sécurité des travailleurs humanitaires et des civils affectés par la crise.
Alors que les combats persistent, la situation humanitaire au Nord-Kivu continue de se dégrader, mettant en péril la vie de centaines de milliers de personnes déjà vulnérables.
